Introduction#

Objectifs du cours :

  • Connaissances de base de Mycologie
  • Structure des champignons
  • Grandes classes de champignons et leur reproduction
  • DĂ©veloppement des MacromycĂštes
  • ToxicitĂ© des MicromycĂštes
  • Mode de vie des champignons

Roneo

Numéro: 3-4 Date: 08/09/20
Enseignant: A. DESCENDIT
N°ISBN: 978-2-37366-078-4




La Mycologie#

La mycologie c’est la science qui étudie les champignons. Ca vient du grec Mukes ou Mukos qui donne en français le terme “mycĂšte” utilisé souvent comme suffixe pour nommer des classes de champignons (zygomycĂšte, ascomycĂšte, basidiomycĂšte). En latin les champignons s’appellent fungus au singulier et fungi au pluriel. le rĂšgne des champignons se dit donc le rĂšgne des fungi (plus scientifique). En latin, Fungus vient de funus qui veut dire funĂ©railles et ago qui veut dire produire = produire des funĂ©railles ce qui fait allusion aux empoisonnements mortels. En français nous avons les terme fungique ou fongique et fongicide

Pourquoi la mycologie en pharmacie ?

Pour le grand public le pharmacien est censé connaßtre les champignons, les clients peuvent leur demander conseil et cela entretient une relation de confiance avec eux.

Il existe beaucoup de champignons toxiques comme :

  • les macromycĂštes : intoxication liĂ©es Ă  certains champignons comme les mycĂ©tismes
  • les micromycĂštes : mycotoxicoses qui produisent des substances toxiques extrĂȘmement dangereuses.

Certains champignons sont pathogĂšnes :

  • pour l’homme : mycoses humaines → mycologie mĂ©dicale
  • pour les animaux : mycologie vĂ©tĂ©rinaire
  • pour les plantes : mycoses vĂ©gĂ©tales

Note

Quelle est la différence entre toxique et pathogÚne ?

Ces champignons pour les animaux et les plantes peuvent entraĂźner des pertes agricoles trĂšs importantes, et provoquer par la suite des mycotoxicoses pour la santé de l’homme. La phytopathologie, la phytopharmacie, les pesticides et facteurs de risque font parti d’un intĂ©rĂȘt particulier pour les pharmaciens. La mycologie en pharmacie ce sont les applications industrielles de certains champignons microscopiques (micromycĂštes) : pour les biotechnologies par exemple (production d’antibiotiques, bioconversions, fermentations
).

Les champignons parmi les ĂȘtre vivants#

Conception selon Linné#

(1707 – 1778, 18e siùcle
)

Selon LinnĂ©, il existe 2 rĂšgnes chez les ĂȘtres vivants : animaux et vĂ©gĂ©taux (les champignons Ă©tant inclus dans les vĂ©gĂ©taux). Il regroupait les champignons avec les algues dans un groupe appelĂ© les Thallophytes (diffĂ©rent des Cormophytes). Un thalle est un appareil végétatif non différencié en racines, tiges et feuilles que l’on retrouve chez les champignons, les algues, le lichen, et la mousse. Cela est diffĂ©rent du cormus et donc des cormophytes qui possĂšdent tige, racine, feuille, 
 et en plus des vaisseaux conducteur de sels, tandis que dans le thalle les substances nutritives diffusent de cellule Ă  cellule sans vaisseaux. Mais il y a des différences métaboliques trĂšs importantes :

  • Les Algues & Végétaux ont de la chlorophylle, ils font de la photosynthĂšse et sont donc Autotrophes (Ă  l’aide de CO2 ils produisent du glucose).
  • Les Champignons n’ont pas de chlorophylle, ils sont donc hétérotrophes. Il y a donc nécessité d’une conception plus moderne pour classer les champignons.

Note

LinnĂ©: Est-ce qu’on se ferai pas plaisir avec une petite description de ce bon vieux LinnĂ©e ?

Conception selon Whittaker#

(1969) : (moderne, largement admise)

Whittaker dit que les champignons sont un rĂšgne individualisé à part, situĂ© entre les animaux et les vĂ©gĂ©taux. Les champignons sont des eucaryotes avec un mode de nutrition par absorption Ă  la diffĂ©rence des plantes qui ont une assimilation photosynthétique et des animaux qui ont une assimilation par ingestion. Ils possĂšdent des cellules avec noyau(x), mitochondries, RE, Golgi, vacuoles (mais pas de chloroplastes!). Les champignons possĂšdent beaucoup de Chitine (polymĂšre de N-acétylglucosamine) et leur sucre de rĂ©serve est le glycogĂšne (il n’y a pas de cellulose ni d’amidon comme chez les vĂ©gĂ©taux).

Note

Insérer image

Il propose 5 rĂšgnes chez les êtres vivants :

  • Procaryotes
  • Protistes
  • Champignons
  • Végétaux
  • Animaux

Les champignons sont entre les végétaux et les animaux.

En ce qui concerne la phylogénie (= d’oĂč ça vient) des champignons il y a beaucoup d’incertitudes car on a trĂšs peu de fossiles en paléotonlogie. Mais depuis l’avĂšnement des techniques d’ADN on arrive à pister les parentĂ©s des champignons via des études d’ADN.

L’ancienne classification d’Ainsworth (± 1973) est basée sur une ancienne classification morphologique :

RĂšgne des Fungi:

  • Il a crĂ©Ă© une premiĂšre division des Myxomycota (pas des champignons) qui prĂ©sente des plasmodes (trĂšs grandes cellules multinuclĂ©Ă©es qui peuvent se dĂ©placer)
    • AcrasiomycĂštes (ex : Dictyostelium discoideum)
    • MyxomycĂštes (ex : Fuligo septica, Physarium polycephalum)
    • PlasmodiophoromycĂštes (ex : “Hernie du chou” parasite)
  • Il a crĂ©Ă© une deuxiĂšme division des Eumycota qui ne présentent pas de plasmode avec :
    • La subdivision des Mastigomycotina : Ils présentent des spores mobiles qu’on appelle des zoospores et lĂ  dedans on a encore 3 sous classes :
      • ChytridiomycĂštes : (ex : Ă  spore flagellée postérieure , Allomyces sp.) ils sont considĂ©rĂ©s comme les ancĂȘtres des champignons actuels.
      • HyphochytridiomycĂštes : (ex : Ă  spore flagellée antérieure)
      • OomycĂštes : Ils ne sont plus considĂ©rĂ©s comme des champignons mais traitĂ©s comme des champignons (ex : Ă  spore bi-flagellée, les “Mildious”, Plasmopara viticola)
    • La subdivision des Deuteromycotina : ce sont des vrais champignons mais qui n’ont pas de reproduction sexuée (Champignon imparfaits, Ascos en fait*
)
    • La subdivision des Zygomycotina : (ex : Mucorales)
    • La subdivision des Ascomycotina (ex : Penicilliums, Levures, Pézizes, Truffes
)
    • La subdivision des Basidiomycotina : trĂšs gros champignons (ex : Amanites, Bolets = CĂšpes, Agarics
)

Cette 1Ăšre classification du rĂšgne des Fungi comprenait un certain nombre d’organismes qui, par la suite, ont été replacés dans d’autres rĂšgnes :

  • Les OomycĂštes et les HyphochytridiomycĂštes sont maintenant classés dans les Straménopiles.
  • Les Myxomycota sont maintenant classés dans plusieurs groupes de protistes.
  • Les Chytridiomycota ou ChytridiomycĂštes sont des espĂšces dont les spores portent un flagelle. On les considĂšre comme les ancêtres de tous les autres champignons.
  • Les Deuteromycota ou DeuteromycĂštes formaient le groupe des champignons imparfaits, il s’agissait de champignons que l’on ne connaissait que sous forme anamorphe ou asexuée, il est maintenant en général possible de rattacher chaque genre à diverses classes d’AscomycĂštes.

Classification phylogénétique moderne#

(cladistique)

Elle a Ă©tĂ© obtenue par des Ă©tudes d’ADN, c’est une nouvelle classification systématique phylogĂ©nĂ©tique (on ne s’intéresse pas uniquement à la morphologie).
../_images/Clade-Fungi.png

La place des champignons#

Note

(Le professeur a précisé que cette partie n’était pas importante pour l’examen, et qu’il considĂ©rait cela comme de la culture personnelle.)

Insérer image plus tard

Terminologie des divisions#

Pour illustrer cette partie nous prendrons l’exemple de l’Amanite phalloĂŻde : elle appartient au rĂšgne Fungi, son embranchement est Basidiomycota, son sous embranchement Agaricomycotina. L’Amanite phalloĂŻde appartient à la classe des Agaricomycetes, la sous classe Agaricomycetideae, l’ordre des Agaricales, la famille Amanitaceae, le genre Amanita et enfin l’espĂšce Amanita phalloides.
../_images/Amanite-phaloide-classification.png

L’Amanite Phalloide

Insérer image + text explicatif

Note

Créer tab item avec les différents noms et ceux a quoi ils se réfÚrent

La systématique des champignons#

Cette systĂ©matique est complexe, en effet l’étude est trĂšs difficile car :

  • Poussée capricieuse et éphémĂšre donc une récolte au hasard

  • L’ observation in vivo des caractĂšres n’est pas toujours évidente car il y a des problĂšmes de conservation.
  • Nous n’avons pas de fossiles Ă  disposition.
  • Les Cultures in vitro et fécondations expérimentales sont trĂšs difficiles pour certaines espĂšces ; en effet quelques champignons ne poussent que par symbiose avec des racines d’arbres particuliĂšres.

On Ă©tudiera seulement quelques exemples dans 3 divisions du rĂšgne fongique : ZygomycĂštes, AscomycĂštes et BasidiomycĂštes.

Remarque : heureusement qu’aujourd’hui nous avons les techniques de l’ADN pour pouvoir Ă©tudier plus simplement cette systĂ©matique complexe. On considĂšre qu’il y a 120 000 espĂšces d’identifiées (70 000 visibles – 50 000 microscopiques). D’autre part certains auteurs estiment qu’il y aurait 1 million d’espĂšces dans le monde.

Pas un groupe homogùne
#

Déjà par leur taille:

Note

Trouver deux images libres de droit:

  • Bolletus edulis
  • Penicillium sp

Insérer les deux paragraphe en div 2

Les champignons sont constitués par un Thalle, c’est Ă  dire un appareil végétatif non différencié en racines, tiges et feuilles et pas de vaisseaux conducteurs comme les Algues. (Rq: c’est pour cela qu’ils étaient anciennement appelés Thallophytes).

Mais ils ne possĂšdent pas de Chlorophylle, il ne rĂ©alisent donc pas de photosynthĂšse ce qui fait qu’ils sont Hétérotrophes (Ă  la difference des Algues & Végétaux qui eux ont de la Chlorophylle, rĂ©alisent la PhotosynthĂšse et sont appelĂ©s Autotrophes).

Ce sont des Eucaryotes ils ont un noyau typique. Ils possĂšdent des Cellules avec un nombre variable de noyau(x) : 1, 2 (dicaryon) ou plus parfois. Les noyaux sont trĂšs petits : 2-3ÎŒm tandis que chez les plantes ils sont 10 fois supĂ©rieur. Le génome est aussi trĂšs petit : 107 pb (chez les bactéries c’est 106 pb, plantes ou animaux 1010 pb). On a chez les champignons une persistance de l’enveloppe nucléaire durant la mitose alors qu’on observe une disparition chez la majorité des eucaryotes.

On peut avoir des champigons avec des noyaux de même génotype : thalles homocaryotiques ou des thalles avec des noyaux de génotypes différents : thalles hétérocaryotiques.

Note

Notion a préciser, pas trés bien compris

Le Cytoplasme#

Les rĂ©serves glucidiques sont constitués de glycogĂšne (comme chez l’animal), il n’y a pas d’amidon (au contraire du végétal) alors que le glycogĂšne et l’amidon sont deux polymĂšres de glucose trĂšs proches. On a des Mitochondries, Golgi, RE, Vacuoles
 (mais pas de chloroplastes : ≠ végétaux), comme les autres cellules eucaryotes.

On a une paroi Ă©paisse de nature glucidique:

../_images/champi-paroie.png

Fig. 1 m = noyau; m = mitochondrie; cw = paroi cellulaire; s = cloison transversale#

Glucide azoté : Chitine polymĂšre de N-acétylglucosamine en ß-1,4 c’est la mĂȘme molĂ©cule sur la parois des insectes et crustacées.

  • On retrouve aussi des Glucides non azotés : mannanes, galactomannanes : ils peuvent ĂȘtre extraits et servir Ă  protĂ©ger les plantes contre l’attaque des champignons.

Il n’y a pas de cellulose (glucose en ß-1,4) (=Ìžvégétaux) sauf chez les OomycĂštes (mais ils ne sont plus classés en tant que champignons).

Remarque : sur la planĂšte la Cellulose est le 1er polymĂšre, et la Chitine le 2Ăšme.

Au niveau sucre de rĂ©serve : le GlycogĂšne est un PolymĂšre de glucose lié en α-1,4 avec des branchements α-1,6 tous les 8 à 12 résidus (C6H10O5)n.

CaractĂšres du thalle des champignons#

La structure cénocytique#

C’est une masse cytoplasmique continue avec des noyaux disséminés sans cloisons internes dans la grande cellule. On va retrouver cela dans les plasmodes par exemple de MyxomycĂštes.

Chez les siphomycĂštes, le thalle est formĂ© par des filaments non cloisonnés appelĂ©s siphons avec des noyaux qui ne seront pas sĂ©parĂ©s les uns des autres. Chez les siphomycĂštes nous avons :

  • Les OOMYCETES = PHYCOMYCETES qui ont un spore flagellĂ© (dont Miliou).
  • Et nous avons surtout les ZYGOMYCÈTES qui quant Ă  eux possĂšdent des spores sans flagelles

La structure cloisonnée#

Le taxon = AMASTIGOMYCOTA regroupe des champignons qui ont des spores non flagellĂ©s. On va avoir un thalle formé de cellules typiques séparées par des cloisons avec un ou plusieurs noyau par cellule ; on appelle alors la cellule un article (terme préféré à cellule).

Note

Insérer diagramme (divisé en deux)

Les champignons à structure cloisonnée sont un groupe surnommĂ© les SEPTOMYCETES (= Champignons “supérieurs”). Parmi ces septomycĂštes on va avoir 3 classes de fungi en fonction du mode de reproduction :

  • ASCOMYCETES
  • BASIDIOMYCETES
  • Fungi Imperfecti (champignon imparfait)

Note

Trouver un moyen de mettre en relief les noms de classe et d’espùce

Il y a deux morphologies possibles :

  • cellules associées en filaments cloisonnés = hyphes (vient du grec huphê = tissu) avec une croissance de type apical : allongement du filament par son extrémité par mitoses.

Concernant le thalle du champignon : Soit les filaments vont simplement s’enchevêtrés = mycélium (sorte de duvet), soit ils vont s’associer entre eux (carpophore).

On peut aussi avoir des cellules séparées les unes des autres (thalle dissocié) : c’est ce que l’on va retrouver chez les Levures (champignons unicellulaires microscopiques) qui vont avoir une multiplication trĂšs rapide par mitose et par bourgeonnement (le plus répandu). Il y aura émission d’un “bourgeon” (= blastospore) par la cellule mĂšre. ex : on retrouve cela chez le genre Saccharomyces.

Polymorphisme fongique#

Il est Ă©videmment observé entre des espĂšces différentes (une amanite et un bolet sont trĂšs diffĂ©rents), mais aussi pour une même espĂšce : ‱ au cours du cycle de reproduction (mycélium / sporophore) ‱ en fonction des conditions de vie on peut avoir un Dimorphisme levure / filament. Il y a des levures qui peuvent Ă  certains moments de leur vie produire des filaments ou alors se mettre Ă  prolifĂ©rer Ă  grande vitesse et ne donner que des petites cellules. Ce dymorphisme est aussi trĂšs répandu chez les champignons pathogĂšnes pour l’Homme :

  • forme pathogĂšne = forme levure (présente dans l’organisme)
  • forme filamenteuse = champignon isolé en culture dans boite de PĂ©tri.

Les Principaux termes de systématique à retenir

Zygo-, Asco-, Basidio-mycùtes (en latin -mycotina)
 + les Fungi Imperfecti (groupe à part), Mucor-, Asco-, Basidio-mycotina + toujours les Fungi imperfecti

Rappels / exemples de thalles de différents types#

Structure cénocytique#

Noyaux disséminés sans cloison interne dans une masse cytoplasmique continue uniquement limitée par une membrane à sa périphérie.

MyxomycĂštes#

thalle = plasmode (noyaux dans une masse cytoplasmique ± irréguliĂšre). Intermédiaires entre animaux et champignons. Déplacement par reptation et nutrition par phagocytose. Ce sont des PhytopathogĂšnes. Et ils ne sont plus considĂ©rĂ©s comme des champignons.

SiphomycĂštes#

Le thalle est constituĂ© de siphons (filaments non cloisonnés). Nous avons les OomycĂštes (PhycomycĂštes) : « champignons-algues ». Il y a présence de cellules flagellées, milieux aquatiques. Ce ne sont plus des champignons (le mildiou n’est donc plus un champignon!).

Les ZYGOMYCÈTES ont Ă©galement des filaments non cloisonnĂ©s.

SeptomycĂštes#
  • filaments cloisonnés

Les ASCO & BASIDIOMYCÈTES en font partis.

Nutrition et Métabolisme#

Nutrition#

Mode de nutrition par absorption =Ìžplantes (assimilation photosynthétique). Par toute la surface du thalle (pas de racine
) =Ìžanimaux (ingestion). Besoins nutritifs comme tous les autres ĂȘtre vivants : C, H, O, N, P, S, oligoéléments


Sources de C (carbone)#

Glucides = sucres simples, polysaccharides (amidon, cellulose, glycogĂšne) utilisĂ©s grâce à des enzymes (amylases, cellulases). Les champignons sont des ĂȘtres qui vont pouvoir recycler tous ces Ă©lĂ©ments.

Sources de N (azote)#

Principalement Nitrates (NO3-) mais aussi amoniums (NH+) : molécules azotées organiques.

Autres éléments utiles pour les champignons#

phosphates, sulfates, Mg2+, K+, Oligoéléments, Fe, Cu, vitamines


Remarque : ils sont capables d’accumuler en grande quantitĂ© des métaux lourds (pas trĂšs utiles), éléments radioactifs, polluants, pesticides


Des espĂšces sont prototrophes (capables de synthétiser un composé), d’autres sont auxotrophes (incapables de syntĂ©tiser un composĂ© : elles vont devoir le trouver dans le milieu). Exemple de la leucine/souches de levures


Note

PrĂ©ciser l’exemple et aller chercher plus en profondeur

Les champignons produisent de l’énergie par Anabolisme chimiosynthétique, ce qui est diffĂ©rent des végétaux qui utilisent la photosynthĂšse : on parle d’anabolisme photosynthétique. Leur source d’énergie est chimique, puis il y a oxydation des molécules organiques (glucides
) pour former de l’ATP. Il existe un catabolisme aérobie ou respiratoire (le plus souvent) :

glycolyse ⇒ ATP + acide pyruvique puis cycle de Krebs et chaine respiratoire dans les mitochondries pour produire de l’ATP et du CO2.

Plus rarement par Catabolisme anaérobie ou fermentaire : ex. fermentation alcoolique.L’acide Pyruvique donne l’acétaldéhyde puis l’alcool déshydrogénase le transforme en éthanol.

CH3-CO-COOH —> CH3-CHO ——> CH3-CH2-CH2OH

Ceci est particuliĂšrement développé chez les levures mais il n’y a pas de production d’ATP supplémentaire.

Note

A prĂ©ciser et mettre en lien avec d’autre cours, sujet un peu technique

L’anabolisme#

Il est trĂšs varié chez les champignons capables de produire des Métabolites Primaires (comme chez tous les autres êtres vivants) : synthĂšse d’acides aminés, sucres, protéines, lipides, acides nucléiques
 La plupart des champignons sont capables de produire des Métabolites Secondaires (qui seront spécifiques d’une espĂšce ou d’une souche). Il y a une trĂšs grande diversité de molécules. Cela constitue une source trĂšs importante (inépuisable
) de molécules nouvelles à intérêt thérapeutique : ils peuvent produire des Antibiotiques (pĂ©nicilline), cyclosporines, statines
 Mais aussi des substances toxiques!!

Les 3 modes de vie principaux en fonction de la source en aliments carbonés#

  • Saprophytisme (la plus importante) : absorption des composés organiques inertes (en décomposition le plus souvent). Le saprophytisme concerne la plupart des micromycĂštes. On considĂšre qu’ils sont des Détritivores, “éboueurs de la nature”, recyclage du C, N
 Cela concerne 40-45 % des macromycĂštes, ils permettent une dépollution et servent d’outils de biotechnologie industrielle.
  • Parasitisme : absorption des composés organiques d’un être vivant aux dépens de l’hôte. Ex : certains polypores (pas tous), armillaires (gros champignons)
 & nombreux parasites de l’Homme qui vont dĂ©velopper chez certains ĂȘtres vivants des mycoses, teignes

  • Symbiose : absorption des composés organiques d’un être vivant en association bénéfique avec l’hôte. Exemple : les lichens sont une symbiose d’algues avec champignons, mycorhizes (mycéliums + racines d’arbres) : Bolets, Truffe noire (Tuber melanosporum) avec le Chêne vert, Lactaire délicieux (Lactarius deliciosus) avec le Pin sylvestre
 Tout ceci montre une spĂ©cificitĂ© entre champignon et arbre.

A cÎté de ces trois modes là nous avons le Commensalisme qui se situe entre le saprophytisme et la symbiose
 Ex: Dans la flore intestinale nous avons des bactéries commensales, ainsi que des champignons commensaux.

Saprophytisme#

du grec sapros = pourriture et phyton = plante

Ce sont des champignons qui vont donc se nourrir de matiùre organique inerte (morte
) par absorption. (rappel : la plupart des champignons
) Quelques exemples :

Note

dropdown + tab item avec les différents exemples

Pour les grands champignons saprophytes, il est trĂšs facile de maĂźtriser leur culture.

Parasitisme fongique#

du grec para = à côté et sitos = aliment

Champignon parasite :

  • critĂšre nutritionnel = aliments carbonés organiques pris à un organisme vivant.
    • Cela va provoquer des perturbations des fonctions physiologiques de l’organisme.
    • Un état pathologique = parasitose, appelée mycose.
  • deux caractéristiques: Un contact intime et de longue durée entre l’hôte et le parasite ainsi qu’une relation déséquilibrée au profit du parasite et au détriment de l’hôte qui va conduire Ă  la mort de la plante et de l’animal.

Domaine du parasitisme fongique :

  • On retrouve des champignons parasites dans tous les groupes de la classification. (zygo/asco/basidio).
  • Au niveau des hôtes = presque tous les groupes d’êtres vivants sont susceptibles d’être attaquĂ©s par des champignons. Les champignons eux-mêmes peuvent ĂȘtre attaquĂ©s par les champignons. ex : Boletus parasiticus sur les Sclérodermes.
  • animaux : mycoses dans tous les groupes. Chez les Insectes on parle de champignons entomopathogĂšnes. Chez les Crustacés, les Mollusques, les Poissons. Les Oiseaux peuvent eux aussi ĂȘtre touchĂ©s (aspergilloses aviaires à cause d’Aspergillus fumigatus). Enfin il y a Ă©normemĂ©ment de mycoses chez les mammifĂšres.
  • Homme : c’est une partie trĂšs importante de la mycologie médicale.
  • Les végétaux sont des hĂŽtes trĂšs important des champignons parasites : Algues, FougĂšres, Mousses
 et surtout sur les Plantes supérieures ; on parle de champignons phytopathogĂšnes notamment sur les plantes alimentaires ce qui peut provoquer des pertes Ă©conomiques trĂšs importantes et des famines.

Parisitisme fongique des végétaux#

Diversité des plantes parasitées : quelques exemples de plantes économiquement importantes :

  • Vigne : attaqués par le mildiou (qui n’est pas un champignon) , les oĂŻdium (ascomycĂštes), pourriture grise (ascomycĂštes), esca, eutypiose

  • Arbres fruitiers : attaquĂ©s par les tavelures, oĂŻdium, cloque, pourriture des fruits

  • Arbres forestiers : attaquĂ©s par les oĂŻdium, pourridiés (pourriture des racines)

  • Pommes de terre, Tomates : attaquĂ©s par le mildiou, pourriture du collet

  • Céréales : attaquĂ©s par la rouille, charbons, caries

  • Légumes (Pois, Haricot) : attaqués par l’anthracnose
  • Plantes ornementales, plantes médicinales : nombreuses maladies (dĂ» nottament aux oĂŻdiums
)

Malgré les moyens de lutte, il y a des pertes économiques importantes = 1/4 à 1/3 de perte à l’échelle mondiale. Si on ne traitait pas, il pourrait y avoir des pertes Ă©conomiques encore plus importantes ainsi que des champignons parasites aprĂšs rĂ©coltes sur les fruits stockĂ©s.

Note

Peut etre créer un tab pour les différents exemples avec des photos pour chaque entrée

Moyens de lutte contre les champignons phytopathogĂšnes#

Il est plus facile de prévenir que de guérir une mycose végétale !!!

Il existe une utilisation massive de produits phytosanitaires en France : 94 000 tonnes /an (2Ăšme pays mondial Ă  traiter). On utilise des fongicides minéraux, ex : Cu 2+ (contre les mildious) ou encore des fongicides organiques de synthĂšse : Ă  actions plus spécifiques. Il y a donc une notion de lutte plus raisonnée. ex : Vigne, maîtrise des “intrants”


Warning

Trouver la source de l’utilisation des produits phytosanitaires !!

  • Mettre un lien vers ressources plus dĂ©taillĂ©s

Applications industrielles du parasitisme fongique#

Il n’y a pas seulement des effets néfastes ! Quelques exemples : On peut utiliser les champignons parasites en lutte biologique en Agriculture contre les champignons phytopathogĂšnes. Il y a surtout une utilisation de plusieurs espĂšces du genre Trichoderma (USA, UE, Israël, Inde, Suisse
) contre Botrytis cinerea, la pourriture grise et d’autres champignons.

Mode d’action : Il va y avoir une compétition pour la nourriture et l’espace au niveau de la plante, secrétion de substances antibiotiques, qui vont donc induire des défenses chez la plante-hôte. Ensuite nous pouvons utiliser les champignons parasites contre les insectes ravageurs des cultures. Pour cela il y a une utilisation de champignons entomopathogĂšnes = mycoinsecticides (en Russie, Brésil, Canada) contre le Doryphore, la Pyrale du maĂŻs
 On cultive industriellement des champignons parasites et on pulvérise des spores , ce qui va développer le mycélium dans les téguments de l’insecte, et provoquer la mort de l’insecte. Les 3 principaux genres utilisés sont :

  • Beauveria (Fungi imperfecti)
  • Entomophtora (ZygomycĂštes)
  • Metarhizium (Fungi imperfecti) contre les criquets en Afrique.

Un exemple local:#

la pourriture grise/noble du raisin

Ceci est due à une attaque de Botrytis cinerea sur les fruits qui provoque de grosses pertes agricoles ! Ce phĂ©nomĂšne se retrouve sur les raisins ainsi que les autres fruits. Sur certains cépages blancs, surtout dans le Sauternais et d’autres vignobles du même type, la pourriture grise Ă  une action bénéfique et complexe (attaque de la pellicule => évaporation de l’eau => augmentation de la concentration en sucre => vins blancs liquoreux). Ceci va concentrer en sucre le raisin et donner un bon goĂ»t au vin.

Symbiose fongique#

du grec sun = avec et bios = vie

Symbiose = association entre 2 êtres vivants bénéfique pour les 2.

C’est un état d’équilibre entre profits et pertes. Il y a utilisation par le champignon de matiĂšre organique de son partenaire, mais en contre partie ce partenaire bénéficie de produits du métabolisme du champignon. Deux cas remarquables de symbiose avec un végétal sont les lichens et les mycorhizes que nous allons voire plus en dĂ©tail dans les paragraphes qui suivent.

Les Lichens#

Le lichen est un organisme mixte résultant de l’association d’un champignon hétérotrophe (asco- ou basidiomycĂšte) et d’une algue (bleue ou verte) autotrophe car elle fait de la photosynthĂšse. L’algue à partir de CO2 va produire des glucides qu’elle va donner au champignon et en retour le champignon va produire des vitamines et va apporter de l’humidité et une protection à l’algue.

Remarque : Au niveau des Champignons, 98% sont des ascomycĂštes contre 2% de basidiomycĂštes. Chez les Algues, ce sont principalement des cyanobactéries du genre Nostoc ou chlorophycées unicellulaires.

Lichens - occurrence#

Ce sont des organismes biologiquement autonomes avec une morphologie propre. On aurait 15 à 20 000 espĂšces capables de peupler des milieux hostiles dans lesquels ni l’algue ni le champignon ne pourraient vivre séparément. Ils ont une capacité de résistance exceptionnelle aux conditions climatiques extrĂšmes : ex : très résistants Ă  basse température (-70°C) et abondants dans les régions nordiques. Ce sont donc des “pionniers de la végétation” préparant le terrain à l’implantation ultérieure d’autres végétaux, par formation d’une mince couche d’humus.

Morphologie des lichens - Différents types#

en croûte, avec une forte adhérence au support

membraneux, aplati en feuille, avec une adhérence partielle

en forme d’arbuscules dressés ou pendants

Note

Couper et insérer images

Anatomie#

2 types de structures

HoméomÚre

../_images/Lichen-Anat-1.png

Fig. 2 Lichen homéomÚre#

HétéromÚre

../_images/Lichen-Anat-2.png

Fig. 3 Lichen hétéromÚre#

IntĂ©rĂȘt des lichens#

La production de métabolites originaux#
  • les acides organiques que l’on appelle “acides lichĂšniques” solubilisant les minéraux. ex : acide usnique qui a des propriĂ©tĂ©s antibiotiques.
  • On retrouve dans ces mĂ©tabolites secondaires produits par les lichens des principes odorants utilisés en parfumerie (extraction d’huiles essentielles). ex : Ervenia = « mousse de chêne », ce sont aussi de bons fixateurs de parfums.
  • Des glucides complexes : utilisation de Cladonia en alimentation animale pour nourrir les rennes et de Cetraria en alimentation humaine (bouillie, pain
 en Islande)
Indicateurs de pollution atmosphérique#

Les lichens ont une forte capacité de piégeage des substances volatiles dûe à la présence de mucilage intercellulaire. On peut rĂ©aliser des relevés lichĂšniques permettant de faire des cartes de pollution par dosage des différents polluants et évaluations des altérations morphologiques.

Warning

Trés intéréssant ca, a approfondir

Les mycorhizes#

C’est une association étroite entre le mycélium d’un champignon (« myco») et la racine (« rhize ») d’un végétal, au niveau des radicelles. Cela s’étend des fougĂšres aux plantes à fleurs. Il s’agit de la rĂšgle presque générale pour toutes les plantes.

La plante va donner des glucides au champignon. À l’inverse le champignon va donner des Ă©lĂ©ments minĂ©raux (en trĂšs faible concentration dans le sol) et le champignon va les concentrer pour les donner plus facilement à la plante. Cela permet aussi à la plante au niveau de ses radicelles d’augmenter considĂ©rablement le volume de terre explorĂ© (x50). Le champignon va aussi apporter une protection : aspect mĂ©canique de petits vents chauds et excrétion de substances antibiotiques qui vont s’opposer aux microorganismes.

Deux types de mycorhize:

Ectomycorhizes#

du grec ecto, extérieur

Formation d’un « manchon » par les filaments mycéliens autour des radicelles. Il n’y aura qu’une petite pénétration du mycélium au niveau des couches externes, en restant intercellulaire. Les végétaux concernés sont presque exclusivement des arbres. Pour les champignons on aura surtout des basidiomycĂštes (Bolets, Amanites
) et rarement des ascomycĂštes, sauf exception : les Truffes.

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Fig. 4 Ectomycorhizes Exemple#

Endomycorhizes#

La pénétration fongique est plus profonde (au maximum jusqu’à l’endoderme). La localisation inter- et intra-cellulaire mais pas de manchon.

ex : 2 types d’ endomycorhizes : à vésicules et arbuscules (le plus répandu). Il y a une pénétration du mycélium dans les cellules sous forme d’arborescences trĂšs ramifiées: les arbuscules. Cela permet la formation de vésicules intercellulaires avec une trĂšs grande surface de contact. Donc le filament rentre dans la cellule pour certains champignons et se dĂ©veloppe en faisant des ramifications ou en formant des petites boules. Le sporocyste est le champignon
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Fig. 5 endomychoryse-capture Exemple#

Il y a des nombreux arbres, et une majorité des plantes arbustives et herbacées. Les champignons concernĂ©s sont les Endogonacées (strictement symbiotiques, ZygomycĂštes).

Note

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Applications pratiques#

  • Mycorhization artificielle des plantes avec le champignon approprié pour l’amélioration de la croissance des plantes (c’est ce que l’on fait en pépiniĂšres de plus en plus).
  • Production de carpophores de MacromycĂštes dépendante de l’association avec l’arbre. Il n’y aura pas de sporophore en l’absence du partenaire symbiotique. Donc la culture industrielle de ces champignons est trĂšs difficile.

il faut Ă©ventuellement, par des techniques trĂšs complexes, faire tremper les racines d’un arbuscule dans une suspension de spores, de mycĂ©lium et ensuite mettre ça dans un pot en espĂ©rant que quand on va le planter dans le terrain, dans 10 ans, on obtienne peut-ĂȘtre des truffes.

Pour les champignons saprophytes uniquement il n’y a pas de problĂšmes (champignons de Paris, Pleurote
). Contrairement aux champignons les plus estimés parmi les espĂšces ectomycorhiziennes qui sont : les Bolets (CĂšpe de Bordeaux), les Oronges, les Truffes, les Girolles, le Lactaire délicieux/Pin sylvestre