Evolution et Biodiversité#

Objectifs du cours :

  • Nous intĂ©resser, nous Ă©veiller
  • Donner envie d’approfondir par nous mĂȘme ces disciplines naturalistes
  • DĂ©velopper une intelligence naturaliste

Roneo

Numéro: 1-2 Date: 02/09/20
Enseignant: S. CLUZET
N°ISBN: 978-2-37366-078-4



Introduction#

L’Homme est de plus en plus dĂ©racinĂ©, Ă©loignĂ© de l’Homme, il est un petit peu hors sol. Il est donc important de retrouver une vision systĂ©matique, une vision globale du monde dans lequel on est. Et ceci est possible par une approche pluridisciplinaire.

L’apparition de la vie#

L’Univers est nĂ© il y a 13,7 milliards d’annĂ©es. C’est Ă  ce moment lĂ  que nous avons eu le Big Bang. La Terre, quant Ă  elle, est apparue il y a 4,6 milliards d’annĂ©es. Et la premiĂšre cellule est apparue il y a Ă  peu prĂšs 3,9 milliards d’annĂ©es avec donc l’apparition de la vie. On estime qu’il y a actuellement 8,7 millions d’espĂšces sur Terre qui sont en interaction constante les unes avec les autres sur une Terre ronde qui Ă©volue aussi constamment.

Mots-Clés#

lorsqu’on parle d’évolution, cette Ă©volution provient d’un Ă©quilibre dynamique entre les espĂšces, les Ă©cosystĂšmes. Cet Ă©quilibre va se dĂ©placer constamment mais sans retour Ă  l’état initial. C’est donc le propre de cette Ă©volution, qui n’est pas un Ă©quilibre statique.
on a discutĂ© sur les Ă©cosystĂšmes, les relations entre les molĂ©cules etc. Ce sont mailles d’un tricot, entrelacĂ©es et trĂšs interdĂ©pendantes les unes des autres.
c’est avoir une vision systĂ©mique et globale, il ne faut donc pas avoir peur d’aller traiter ce sujet lĂ  complexe, mĂȘme si on ne comprend pas tout. Et pour un scientifique il est trĂšs important d’avoir des grandes notions de cette complexitĂ©.
se poser des questions est le propre, une singularitĂ© de notre espĂšce car nous avons un gros cerveau. Mais on doit aussi se poser les vraies questions, avec le plus de rigueur et d’honnĂȘtetĂ© possible. On a aussi le fait qu’il faut faire face aux problĂšmes, ne pas laisser attendre Ă  d’autres, le fait de proposer des solutions..

Approche systémique#

Nous allons Ă©tudier la complexitĂ© du fonctionnement de la biosphĂšre. Quand on parle de complexitĂ©, on y associe le mot incertitude et il faut accepter que l’on ne peut pas tout comprendre. L’incertitude est donc toujours associĂ©e Ă  la complexitĂ©. Cette approche systĂ©mique, globale, est primordiale pour apprĂ©hender la complexitĂ© du fonctionnement de la biosphĂšre. Il faut alterner entre la thĂ©orie (les concepts, les connaissances) et la pratique (l’apprentissage, l’expĂ©rience
).

“Si nous ne changeons pas notre façon de penser, nous ne serons pas capables de rĂ©soudre les problĂšmes que nous crĂ©ons avec nos modes actuels de pensĂ©e”


Albert Einstein

Nous devons donc avoir une approche globale, pluridisciplinaire pour mieux comprendre l’évolution dans le temps. Il est impossible de comprendre l’évolution et de prĂ©dire le futur de l’humanitĂ©. Et pour le comprendre il faut avoir connaissance de ce qu’il s’est passĂ© auparavant.

L’évolution du Big-Bang a l’AnthropocĂšne#

Depuis le big bang, tout a Ă©voluĂ© : les Ă©toiles naissent et meurent, les animaux et les vĂ©gĂ©taux apparaissent et disparaissent, la Terre Ă©voluera aussi peut-ĂȘtre un jour. Nous pouvons donc nous demander : qui conduit les lois de cette Ă©volution et de ces mouvements? Nous allons donc essayer d’y rĂ©flĂ©chir en prenant en exemple l’énergie.

Energie#

L’énergie est l’invariant de l’évolution. Le Soleil rayonne, il Ă©met sous forme lumineuse de l’énergie. Cette Ă©nergie est captĂ©e par les plantes qui vont la transformer en Ă©nergie chimique grĂące Ă  la photosynthĂšse. Il y a Ă©galement une restitution de cette Ă©nergie sous forme de chaleur. Comprendre cet Ă©change d’énergie, est la base des principales caractĂ©ristiques de la biosphĂšre. C’est une structure dissipatrice d’énergie qui suit les lois de la thermodynamique. Lorsqu’on est dans un Ă©cosystĂšme, il y a une Ă©conomie, au sens premier du terme, qui est faite d’optimisation de ressources de recyclage, d’informations pour dissiper le plus durablement possible l’énergie qui a Ă©tĂ© produite, et avec un maximum d’efficacitĂ©. Les Ă©changes d’énergie se font entre les espĂšces : c’est le propre de la chaĂźne alimentaire. Le producteur d’énergie (la plante) va ĂȘtre consommĂ© par un herbivore qui accumule de l’énergie et qui se fait manger par un carnivore, avec ceci il y a aussi les relations entre les espĂšces et Ă  la fin de la chaĂźne alimentaire, les dĂ©composeurs qui ont un grand rĂŽle Ă  jouer car il assurent le recyclage de toute cette Ă©nergie, ainsi que de la matiĂšre.

Place de l’Homme dans les Echanges#

Sur le schĂ©ma reprĂ©sentant les diffĂ©rentes espĂšces, toutes les flĂšches (les Ă©changes alimentaires) vont vers l’Homme, c‘est donc une vision anthropocentrique du monde. Ce schĂ©ma voulait sĂ»rement montrer que l’Homme a une interdĂ©pendance trĂšs forte avec son environnement. Pourtant cette vision est trĂšs dangereuse : l’Homme, tel un trou noir, aspire toute la biosphĂšre. Il faut donc changer de reprĂ©sentation.
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Biodiversité et fonctionnement des écocystÚmes#

Biodiversité#

Le mot biodiversité est une contraction des termes diversité et biologique. Plusieurs définitions existent mais une définition institutionnelle a été établie lors de la Convention sur la biodiversité de Rio en 1992 :

“la biodiversitĂ© reprĂ©sente la variĂ©tĂ© et la variabilitĂ© des organismes vivants et des complexes Ă©cologiques dont ils font partie.”

La biodiversitĂ© est l’ensemble des formes de vie sur Terre, c’est Ă  dire la faune, la flore, les milieux naturels (Ă©cosystĂšmes), l’espĂšce humaine et toutes les relations Ă©tablies entre elles. La biodiversitĂ© a de multiples composantes : on peut considĂ©rer la diversitĂ© d’un point de vue gĂ©nĂ©tique (au sein d’une mĂȘme espĂšce), la diversitĂ© des espĂšces, la diversitĂ© des fonctions Ă©cologiques, voire la diversitĂ© des consĂ©quences de ces fonctions pour les systĂšmes Ă©cologiques. Quoi qu’il en soit, il faut bien avoir en tĂȘte cette multitude d’interactions. Et tout de suite percevoir que si un moindre changement vient affecter une population, une espĂšce, il y aura une rĂ©percussion sur les autres espĂšces avec lesquelles elle est en interaction, ainsi que sur l’ensemble du rĂ©seau. D’oĂč le terme de tissu du vivant et d’écosystĂšme planĂ©taire. Vivre c’est interagir, on interagit entre organismes. L’évolution c’est aussi interagir avec l’environnement physique et chimique qui entoure le milieu de vie des ĂȘtres vivants. Et tout cela a fait que les rĂ©seaux trophiques se sont constituĂ©s et ce sont eux qui forment la trame vivante de nos Ă©cosystĂšmes, de la biosphĂšre toute entiĂšre.

Le Tissu Vivant#

En gĂ©nĂ©ral, on pense qu’un tissu est solide, seulement il peut se dĂ©chirer et se dĂ©grader insidieusement. Par exemple, dans le livre de Robert Barbault Un Ă©lĂ©phant dans un jeu de quilles, oĂč la loutre de mer au niveau des cĂŽtes de l’Alaska tient le premier rĂŽle. Dans les annĂ©es 90, a Ă©tĂ© signalĂ© un effondrement de la population des loutres de mer qui Ă©tait protĂ©gĂ©e, et mĂȘme florissante. Alors que s’est-il passĂ©? Les loutres de mer se dĂ©lectent des oursins, donc les scientifiques sont allĂ©s voir de ce cĂŽtĂ©-lĂ  mais les oursins pullulaient. Donc ce n’était pas le problĂšme. Normalement les loutres de mer ne sont pas consommĂ©es par les orques, car ces derniers se nourrissent des phoques. Sauf que les phoques eux mangent du poisson, et ce poisson est surpĂȘchĂ© par leur prĂ©dateur ultime, l’Homme. Comme il n’y avait presque plus de poisson, la population de phoque fut quasiment inexistante. Les orques ont donc trouvĂ© une nouvelle source alimentaire : les loutres de mer. De plus, suite Ă  la disparition des loutres de mer, beaucoup d’oursins prolifĂšrent et mangent allĂšgrement les algues laminaires. Ces derniĂšres Ă©tant trĂšs prĂ©cieuses pour l’écosystĂšme car permettent des modifications de divers poissons
 Et ainsi, tous les Ă©cosystĂšmes (les mollusques, les crustacĂ©es..) abritĂ©s par ces algues ont aussi disparus.

Cette biodiversitĂ© est donc un assemblage complexe d’espĂšces qui interagissent les unes avec les autres (pour la prĂ©dation, la compĂ©tition, la facilitation
). Nous voyons bien qu’il y a interdĂ©pendance entre ces espĂšces. Chaque espĂšce est un noeud, un point. Et les liens de communication entre les espĂšces sont les lignes qui unissent les noeuds.
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« Rien n’a de sens en biologie, si ce n’est Ă  la lumiĂšre de l’évolution »


Theodosius Dobzhansky

“A la lumiĂšre de” signifie que tout dĂ©coule de l’évolution, en particulier la biodiversitĂ©. Cette biodiversitĂ© compte dĂ©jĂ  3,9 milliards d’annĂ©es (apparition de la premiĂšre cellule). Comprendre cette Ă©volution consiste Ă  dĂ©celer les mĂ©canismes qui ont prĂ©sidĂ© Ă  la structuration actuelle de la biodiversitĂ©. Cela a permis les multiples adaptations des animaux, des vĂ©gĂ©taux, des unicellulaires qui existent aujourd’hui.

“Ce ne sont pas les espĂšces les plus intelligentes, ni les plus fortes qui survivent mais c’est l’espĂšce qui est la plus Ă  mĂȘme de s’adapter et de rĂ©pondre aux changements environnementaux”

Charles Darwin (L’origine des espùces)

Plus les descendants d’une espĂšce sont diffĂ©rents, plus ils ont des chances de rĂ©ussir dans la lutte pour l’existence. Ce principe a Ă©tĂ© repris par Leigh van Valen avec l’hypothĂšse de la Reine Rouge.

La Coévolution#

La coĂ©volution c’est l’évolution qui s’appuie sur la biodiversitĂ© et les interactions entre les espĂšces. Il se retrouve une analogie de l’hypothĂšse de la Reine Rouge dans le livre de Lewis Caroll ( De l’autre cĂŽtĂ© du miroir), qui est la suite de Alice aux pays des merveilles oĂč Alice dit : « Mais, Reine Rouge, c’est Ă©trange, nous courons vite et le paysage autour de nous ne change pas ? » La reine rĂ©pondit : « Nous courons pour rester Ă  la mĂȘme place.» Il s’agit d’une mĂ©taphore Ă  la course aux armements entre les espĂšces. Si la sĂ©lection naturelle va favoriser les prĂ©dateurs les plus rapides, il va donc falloir que les proies soient elles aussi de plus en plus rapides si le rapport de force doit rester inchangĂ©. Il y a donc un rĂ©gime stationnaire entre les espĂšces, d’un point de vue rapport de force, il n’y a pas une espĂšce plus Ă©voluĂ©e qu’une autre. Mais si jamais l’une des espĂšces ne peut plus s’adapter Ă  l’autre, l’équilibre dynamique Ă©tabli entre les deux espĂšces est rompu, entraĂźnant la disparition d’une espĂšce. Cependant la disparition de cette espĂšce peut laisser la place pour l’apparition d’une nouvelle, c’est le phĂ©nomĂšne d’autorĂ©gulation. On a donc une forme de coĂ©volution antagoniste qui se produit. De cette façon, la thĂ©orie de la Reine Rouge est Ă©galement surnommĂ©e : le paradoxe de l’évolution. La reproduction sexuĂ©e est un avantage certain pour une espĂšce qui a recours Ă  ce mode de reproduction, puisque nous allons avoir une recombinaison des allĂšles et donc la possibilitĂ© de crĂ©ation de nouveaux ĂȘtres qui auront plus de chances de s’adapter dans un nouvel environnement.

Exemple du pigeon#

Pigeon vole ou pigeon court ?

Pendant la saison des amours, les mĂąles font une parade en gonflant leurs ailes et leurs plumes. Des chercheurs se sont demandĂ©s comment la femelle choisissait son mĂąle, normalement le plus adaptĂ© Ă  la reproduction pour la perduration de l’espĂšce. Les chercheurs ont alors chronomĂ©trĂ© le temps de parade des pigeons et se sont aperçus que les femelles ont une attirance pour les pigeons faisant les parades les plus longues. Par la suite, ils se sont aperçus que les mĂąles faisant les plus courtes parades Ă©taient porteurs de parasites (poux qui se placent au niveau des barbules des plumes et les mangent). Or sans ces barbules les pigeons aux plumes abĂźmĂ©es ont plus rapidement froid, il doivent dĂ©penser plus d’énergie, et ainsi font des parades plus courtes. De plus les parasites affaiblissent leur organisme. Ainsi, la durĂ©e de parade est un indicateur de la santĂ© des pigeons mĂąles, et c’est une arme de sĂ©lection. Cela montre une longue coĂ©volution qu’il y a eu entre le pigeon et le poux.

Exemple de pollinisation#

L’abeille va pouvoir polliniser en venant prĂ©lever le pollen sur les Ă©tamines de la fleur, et l’amener sur le pistil d’une autre fleur, cela permettant la reproduction des fleurs en question. Il s’agit lĂ  encore d’un exemple de coĂ©volution extrĂȘmement fort, qui nous montre l’utilitĂ© d’une approche multidisciplinaire.

Note

Orchydés.

Fleur ressemble aux insectes (visuellement + texture + de maniĂšre olphactives)

  • epigĂ©nĂ©tique

Exemple de la savane#

Si on s’en va dans d’autres Ă©cosystĂšmes, dans des steppes de la savane. Il y a les herbivores, mangeurs d’herbes, de feuilles, chacun a sa strate de consommation. Puis les prĂ©dateurs qui ont diffĂ©rents types de chasse. Et enfin, ceux qui nettoient, les charognards. Il s’agit lĂ  encore de reflets des nombreuses interactions. Il y a aussi des interactions qui ont lieu sous terre, que l’on ne voit pas forcĂ©ment, entre les plantes et les bactĂ©ries qui sont fixatrices d’azote. C’est le cas pour les lĂ©gumineuses, les champignons
 Il y a aussi des Ă©volutions pas forcĂ©ment toujours bĂ©nĂ©fiques, on peut avoir des interactions entre les ravageurs (des pathogĂšnes) et des plantes ou des animaux quelconques. Il y a donc une grande diversitĂ© de fonctions Ă©cologiques et ces derniĂšres sont toujours liĂ©es Ă  notre biodiversitĂ©, celle des interactions entre espĂšces. Pour lutter contre les ravageurs, l’Homme a recours Ă  une utilisation massive de pesticides. Au fur et Ă  mesure, les ravageurs, les champignons dĂ©veloppent des rĂ©sistances Ă  ces substances. L’Homme doit alors trouver de nouveaux pesticides, plus puissants, pour lutter contres les ravageurs. C’est un jeu sans fin, une vĂ©ritable course Ă©volutive aux armements dont personne ne peut ĂȘtre vainqueur. Cependant il faut faire attention car l’Homme par son action peut induire un rĂ©el dĂ©sĂ©quilibre.

D’ou vient la BiodiversitĂ©#

Il y a 3,9 milliards d’annĂ©es, la premiĂšre cellule, nommĂ©e LUCA, est apparue. Il a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© que LUCA est la premiĂšre cellule au niveau cellulaire ainsi qu’au niveau fonctionnel puis ensuite en faisant de la transgĂ©nĂšse. Tous les ĂȘtres vivants ont la mĂȘme formation gĂ©nĂ©tique : l’ADN, ainsi que les mĂȘmes mĂ©canismes de transcription et de traduction. Ils partagent donc tous ces caractĂšres. Ces liens de parentĂ© sont reprĂ©sentĂ©s par un arbre de vie qui peut se retrouver sous de multiples formes.

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Afin d’apprĂ©hender l’arrivĂ©e de l’Homme sur Terre par rapport Ă  LUCA, il est nĂ©cessaire de faire une analogie avec une journĂ©e pour mieux nous rendre compte. L’arrivĂ©e de l’Homme correspond aux toutes derniĂšres secondes de cette journĂ©e. L’Homme est donc une espĂšce extrĂȘmement rĂ©cente du point vue de l’évolution. Il essaye donc de comprendre tout ce qu’il s’est passĂ© avant et comment cette diversitĂ© s’est constituĂ©e de maniĂšre progressive, pendant ce temps extrĂȘmement long. Il y a environ 2 milliards d’annĂ©es, les premiers organismes multicellulaires sont apparus. Il y a 500 millions d’annĂ©es, a eu lieu une explosion de diversitĂ© avec la plupart des ĂȘtres vivants qui existent aujourd’hui. Au dĂ©part, les ĂȘtres vivants avaient une vie essentiellement marine, puis il y a 350 millions d’annĂ©es, la vie terrestre s’est de plus en plus dĂ©veloppĂ©e. A partir de ce moment-lĂ , il y a eu 5 grandes extinctions. La premiĂšre lignĂ©e humaine est apparue il y a 7 millions d’annĂ©es avec TOUMAI (find ref, date) qui est l’un des premiers hominidĂ©s. On peut dire que son apparition marque le temps du genre Homo. Ensuite, on a eu plusieurs apparitions d’Homo qui se sont toutes Ă©teintes les unes aprĂšs les autres. Une seule a perdurĂ© : c’est l’Homo Sapiens, qui est apparu il y a environ 150 000 ans. C’est donc une espĂšce jeune.

Pour revenir de maniĂšre plus gĂ©nĂ©rale, les ĂȘtres vivants ayant un mĂȘme ancĂȘtre commun (LUCA) ont des liens de parentĂ© trĂšs Ă©troits et sont donc similaires sur plein de points. Quelques exemples :

  • Une dĂ©pendance Ă  l’énergie
  • Des cellules constituĂ©es d’ADN (support de diversitĂ©) et de protĂ©ines
  • Les vertĂ©brĂ©s possĂšdent tous un squelette osseux.

De cette unitĂ© (LUCA) on est donc allĂ© vers la complexitĂ©, comme notamment les mammifĂšres qui font partie des organismes les plus complexes. C’est le rĂ©sultat de la sĂ©lection naturelle qui est un processus continu. Dans le langage courant on a tendance Ă  dire qu’une espĂšce animale ou vĂ©gĂ©tale s’adapte Ă  l’environnement. L’utilisation du terme «s’adapte» est inappropriĂ© car cela voudrait dire qu’il y a une notion d’intention derriĂšre, or ce n’est pas le cas, c’est dĂ» au hasard, Ă  un instant. Si par chance, une mutation amĂšne une nouvelle caractĂ©ristique favorable au nouvel environnement alors l’espĂšce portant la nouvelle mutation sera conservĂ©e. Une espĂšce mal adaptĂ©e disparaĂźt. Il se produit donc un tri incessant qui est le moteur de la biodiversitĂ©, de la complexitĂ© de l’évolution. Cette compĂ©tition qui a lieu sans arrĂȘt est donc le principal moteur de l’évolution. En portant ceci en regard de la thĂ©orie de l’évolution de Darwin et la thĂ©orie de l’évolution par sĂ©lection naturelle, on en vient Ă  interprĂ©ter ce processus comme une stratĂ©gie qui fait de la vie le paradigme du dĂ©veloppement durable. Sous cet angle de vision, l’évolution est basĂ©e sur les compĂ©titions intra ainsi que inter espĂšces, mais aussi sur les mutations, recombinaisons et la sĂ©lection naturelle. Cependant, il est inadĂ©quat de parler de « thĂ©orie d’évolution » car la vision actuelle de l’évolution biologique prend en compte un autre dĂ©terminant majeur : l’environnement physico-chimique. La synthĂšse moderne de l’évolution biologique se fait donc avec le jeu des hasards et des nĂ©cessitĂ©s. L’hĂ©rĂ©ditĂ© et l’environnement font que l’on va avoir l’émergence de la diversitĂ© chez les ĂȘtres vivants.

Les 5 Extinctions de Masse#

L’évolution est donc un processus continu, ponctuĂ© par des crises. Il faut savoir que les espĂšces disparaissent naturellement, mĂȘme en absence de crise. Une espĂšce existe entre 2 Ă  10 millions d’annĂ©es en moyenne. Il existe de nombreuses raisons expliquant la disparition d’une espĂšce : manque d’adaptation Ă  l’environnement, concurrence entre espĂšces. On parle d’extinction de bruit de fond. Depuis l’apparition de la vie, plus de 99,9% des espĂšces ont disparu. La biodiversitĂ© actuelle reprĂ©sente donc une trĂšs faible partie de la biodiversitĂ© qui a existĂ© depuis 3,8 milliards d’annĂ©es. Les palĂ©ontologues reconnaissent 5 grandes crises correspondant Ă  des extinctions de masse qui ont eu lieu sur des temps relativement longs gĂ©ologiquement parlant : de 300 000 Ă  2 millions d’annĂ©es. La crise la plus dĂ©vastatrice a eu lieu il y 250 millions d’annĂ©es oĂč 96% des espĂšces prĂ©sentes Ă  ce moment-lĂ  ont disparu. Ces crises vont inflĂ©chir le cours de l’histoire du monde vivant puisqu’elles provoquent la disparition d’espĂšces qui vont libĂ©rer des niches vides qu’il va falloir occuper. On aura donc l’apparition de nouvelles espĂšces. Parmis ces crises, la cinquiĂšme crise, la plus cĂ©lĂšbre, a eu lieu il y a 65 millions d’annĂ©es (au CrĂ©tacĂ©) oĂč 76% des espĂšces dont les dinosaures ont disparu. Cela a entraĂźnĂ© un bouleversement des Ă©cosystĂšmes et cela a eu une influence considĂ©rable sur le dĂ©roulement de l’évolution du vivant : les mammifĂšres ont pu se dĂ©velopper aprĂšs la disparition des dinosaures en occupant les niches vides.La nature actuelle rĂ©sulte donc essentiellement de cette pĂ©riode de diversification donc du dĂ©but du Tertiaire. Les familles d’espĂšces connues aujourd’hui ont Ă©tĂ© constituĂ©es il y a 30 millions d’annĂ©es.

Note

Checker les différentes crises et créer un tab item avec chacune, leur cause, leur impact

L’Anthropocùne et les Changements Globaux#

Utilisation de l’Energie Fossile#

Il y a 300 millions d’annĂ©es, et sur plusieurs millions d’annĂ©es, il y a eu beaucoup d’ĂȘtre vivants qui sont morts et qui en se dĂ©gradant ont crĂ©Ă© les Ă©nergies fossiles (charbon, pĂ©trole, gaz). Aujourd’hui, on utilise la combustion de ces Ă©nergies fossiles qui est l’inverse de la photosynthĂšse car cette rĂ©action est rapide, violente, Ă  haute tempĂ©rature et dĂ©gage beaucoup d’énergie ainsi que du CO2, alors que la photosynthĂšse quant Ă  elle est trĂšs lente et Ă  trĂšs haut rendement.

Conséquences#

Selon les scientifiques, le dĂ©stockage brutal des Ă©nergies fossiles en quelques dizaines d’annĂ©es, alors qu’elles avaient mis des millions d’annĂ©es Ă  s’accumuler, est responsable du changement climatique. Cette combustion a entraĂźnĂ© un dĂ©gagement de CO2, modifiant les taux des gaz Ă  effet de serre dans l’atmosphĂšre. Tout cela s’est vĂ©ritablement accĂ©lĂ©rĂ© vers la fin de la Seconde Guerre Mondiale. La combustion des hydrocarbures a nĂ©anmoins eu des consĂ©quences trĂšs positives sur notre sociĂ©tĂ© et sur notre santĂ© mais Ă©galement de nombreuses rĂ©percussions dĂ©favorables sur l’environnement et les Ă©cosystĂšmes.

« Le temps du monde fini commence »

Paul Valery

Cette citation traduit non pas la fin du monde mais la fin d’un monde que l’on pensait infini. À travers cette citation, on prend conscience des limites de notre monde, des ressources de la Terre. Cela montre qu’il est important de changer de vision, de concept, de paradigme. La biosphĂšre n’évolue plus seulement au rythme du changement du climat mais beaucoup sous la pression des hommes (ex : combustion des Ă©nergies fossiles). L’Homme utilise et modifie Ă  tel point l’environnement de la Terre que l’on parle d’une nouvelle Ăšre : L’AnthropocĂšne oĂč l’Homme est devenu une force gĂ©ologique. Avant on parlait l’HolocĂšne, cette pĂ©riode gĂ©ologique s’étendait sur les 10 000 derniĂšres annĂ©es. Les activitĂ©s humaines (industrie, transport, agriculture) entraĂźnent des changements planĂ©taires avec souvent la libĂ©ration de gaz carboniques.

GRAPHIQUES : quelques exemples, entre 1750 et 2000.#

Note

Pas de graphiques présents sur la ronéo

La rĂ©silience d’un Ă©cocystĂšme#

Heureusement, dans la nature existe le phĂ©nomĂšne de la rĂ©silience d’un Ă©cosystĂšme: c’est la capacitĂ© d’une espĂšce ou d’un Ă©cosystĂšme Ă  rĂ©cupĂ©rer un fonctionnement et/ou un dĂ©veloppement normal aprĂšs avoir subi un traumatisme mais ce n’est jamais un retour Ă  l’état initial (sinon contraire Ă  l’évolution). Cependant, on va quand mĂȘme rĂ©ussir Ă  retrouver un retour Ă  l’équilibre.Au dĂ©but, ce terme de rĂ©silience Ă©tait utilisĂ© en physique des mĂ©taux, puis beaucoup en psychologie. C’était un processus psychique qui permettait Ă  certains de survivre alors qu’ils avaient vĂ©cu des moments traumatisants qu’ils surmontaient, alors que d’autres personnes n’arrivaient pas Ă  s’en remettre. Pour comprendre la rĂ©silience il faut en explorer les mĂ©canismes et aller Ă©valuer son efficacitĂ© dans les domaines de l’écologie.Il y a beaucoup d’exploration scientifique pour essayer de comprendre ce phĂ©nomĂšne. Par exemple, on Ă©tudie la vitesse du retour Ă  l’équilibre, le seuil de dĂ©gradation, ce qui est rĂ©versible ou non, les capacitĂ©s d’adaptation d’un Ă©cosystĂšme, etc. L’objectif est d’essayer de prĂ©dire l’évolution des Ă©cosystĂšmes, l’état de la biosphĂšre et d’organiser notre bien-ĂȘtre futur. La diversitĂ© des espĂšces et la subtilitĂ© des relations qui existent entre elles dans chaque Ă©cosystĂšme sont la caractĂšre propre d’un Ă©cosystĂšme et de sa rĂ©silience. La diversitĂ© a donc un rĂŽle d’assurance par rapport Ă  toutes les perturbations environnementales. Il faut laisser Ă  la nature sa capacitĂ© d’évolution. Le PFH (Prodigieux Facteur Humain) qui va catalyser et orienter ces Ă©changes, il est le noeud majeur et le centre des problĂšmes actuels.

Note

Checker PFH, c’est quoi ?

Est-on dans une 6ùme crise d’extinction?#

Nous allons essayer de prĂ©dire ce qu’il va se passer dans les annĂ©es futures mais il ne faut surtout pas faire de prĂ©diction Ă  court terme. La place de l’homme est ici un peu celle d’un Ă©lĂ©phant dans un jeu de quilles. L’analogie peut ĂȘtre faite avec Scrat, dans l’Age de Glace, qui sent un premier craquement dans la banquise. Nous devons ĂȘtre trĂšs attentifs Ă  tous les signes que l’on nous donne pour essayer de rĂ©agir et ne pas ĂȘtre sourd.

“ Tout se joue maintenant, il faut rĂ©agir maintenant, car notre capacitĂ© de rĂ©silience est en train de s’amoindrir. ”

** Gilles BOEUF**

Aujourd’hui, en 3850 millions d’annĂ©es, il y a 9 millions d’espĂšces estimĂ©es (donc 1,9 million recensĂ©es) mais il faut garder Ă  l’esprit que la biodiversitĂ© n’est pas seulement le nombre d’espĂšces car elle prend aussi en compte les interactions entre elles.

Notion d’espĂšce et de BiodiversitĂ©#

LinnĂ©, au 18Ăšme siĂšcle, a recensĂ© les espĂšces vivantes, montrant une trĂšs forte biodiversitĂ© dans les forĂȘts tropicales. Dans le bassin amazonien, il a plus de 550 espĂšces d’oiseaux par km2. C’est plus que dans l’Europe entiĂšre. Au BrĂ©sil, il y a plus de 40 000 espĂšces d’orchidĂ©es, et en Guyane, plus de 1 200 espĂšces d’arbres. L’Amazonie n’est pas vraiment le poumon de la Terre, mais c’est une rĂ©serve de biodiversitĂ© indĂ©niable et elle concourt Ă  refroidir notre climat grĂące Ă  l’évapotranspiration des arbres. Les espĂšces qui prĂ©dominent actuellement en terme de biodiversitĂ© sont les insectes. Les scientifiques ont ainsi proposĂ© par le passĂ© 25 points chauds de biodiversitĂ©, qui sont aujourd’hui au nombre de 45 (Trouv er et crĂ©er une liste) . Ce sont les plus grands. Faire un inventaire, est plus simple quand les organismes sont grands (mammifĂšres, oiseaux, reptiles
), mais dĂšs qu’ils sont de petite taille cela est beaucoup plus difficile. Cela explique qu’il y a encore tant de choses Ă  dĂ©couvrir, notamment avec les micro-organismes. En effet, on estime le nombre d’espĂšces Ă  9 millions, or ce sont des valeurs basĂ©es sur des extrapolations car on ne connaĂźt qu’une minoritĂ© d’espĂšces (environ 2 millions). Il est donc difficile de savoir si une espĂšce disparaĂźt puisqu’on ne les connaĂźt mĂȘme pas toutes.Mais cela reste plus simple quand l’organisme est de grande taille (disparition du dodo). On ne peut donc pas documenter l’apparition d’une espĂšce car on ne connaĂźt mĂȘme pas toutes les espĂšces actuelles.Ce qui fait peur aujourd’hui, c’est que les taux d’extinction actuels sont 20 fois supĂ©rieurs Ă  ceux d’avant. On arrive vers une extinction massive selon certains scĂ©narios.

Les services écocystémiques#

Les services Ă©cosystĂ©miques sont trĂšs importants pour l’Homme, ce sont des ressources, des services que la nature nous offre. Il y en a 3 grands types :

  • D’approvisionnement : les ressources directement utilisĂ©es par les sociĂ©tĂ©s pour se nourrir (plantes, animaux
) ou pour construire des bĂątiments (bois et autres matĂ©riaux, eau etc).
  • De rĂ©gulation : par exemple, la forĂȘt est une source de biodiversitĂ©, mais qui permet aussi de rĂ©guler le climat. D’ailleurs, les villes essaient de replanter des arbres, car la tempĂ©rature est 2 Ă  3°C plus haute qu’en campagne. Ces services rĂ©gulent aussi l’étendue des maladies, les Ă©vĂšnements liĂ©s Ă  l’eau (si on a de la vĂ©gĂ©tation, l’eau des crues sera ralentie).
  • Culturels : gĂ©nĂ©ralement, tout le monde se sent bien dans la nature, en randonnĂ©e, en faisant du ski ou du surf 
 mais pas sur une aire d’autoroute. Cela a donc des fins esthĂ©tiques, rĂ©crĂ©atives et spirituelles.

De plus, la nature rend des services Ă©conomiques Ă©normes qui seraient impossibles Ă  chiffrer. La pollinisation faite par les abeilles coĂ»terait 150 milliards d’euros par an si elle devait ĂȘtre faite par l’Homme. Ces services Ă©cosystĂ©miques sont Ă©videmment liĂ©s au fonctionnement des Ă©cosystĂšmes. Ils peuvent ĂȘtre vus comme la transcription, la consĂ©quence pour l’Homme du fonctionnement des Ă©cosystĂšmes. Notre Ă©volution est donc tributaire de cette relation rĂ©ciproque et de son interaction permanente avec des mĂ©canismes Ă©cologiques.

La biodiversité nous offre des leçons de vie et nous rappelle à nos valeurs.